mardi 26 mars 2024

Concert : Melanie de Biasio, Marciac, l'Astrada.

   Alors que La Gespe de Tarbes accueillait Khezia Jones en cette soirée du 23 mars, c’est à Marciac, bourgade gersoise mondialement connue pour son festival de Jazz, et plus précisément à l’Astrada qu’il fallait se rendre pour assister au concert de Melanie de Biasio. Pour répondre aux exigences des festivaliers, Marciac, commune d’à peu près 1200 âmes (source INSEE),  s’est dotée depuis 2011 d’une salle de concerts de 500 places qui n’a rien à envier aux salles de communes beaucoup plus conséquentes telles que Tarbes, Agen, Pau ou peut-être Auch, la capitale gersoise, que malheureusement je ne connais pas. 

Source : le site de l'Astrada (il faisait jour)

la salle, ses lustres reconnaissables, son public d'abonnés et de connaisseurs







    En me rendant à l’Astrada pour le concert de Melanie De Biasio je me demandais bien quelle tournure allait prendre le show tant son dernier album avait pu en déstabiliser plus d’un. Exit la pop jazzy, place à l’expérimentation. Allait-elle interpréter les titres d’Il Viaggio quitte à en laisser bon nombre sur le bord du chemin ? ou allait-elle reprendre No Deal et Lilies dans le but de reconquérir un public plutôt à même à préférer ses titres jazz soul ? Les aboiements de chiens, les bruits de la nature présents en fond sonore à l’installation du public mais également présents dès l’introduction d’Il Viaggio auraient dû me mettre la puce à l’oreille.


Les références qui me sont venues à l’esprit :


PJ Harvey, la druidesse

The Dead Can Dance

Hector Zazou, John Cale & Suzanne Vega : the long voyage ("Chansons des mers froides")




    Habillée d’un peignoir blanc couvrant des leggings noirs et un haut à paillettes, cheveux tirés par un chignon, telle une prophétesse, Melanie de Biasio est entrée en scène au son d’une flûte  accompagnée de 4 musiciens (clavier + flûte, percussions, claviers + guitare, violoncelliste).

C’est donc dans un voyage, Il Viaggio, que MdB nous a entraînés, un voyage féérique où chaque geste, chaque souffle tient une place significative. En Espagne, en Italie (les Dolomites) dans des contrées où les paysages, ceux de l’enfance, se traversent lentement. La ville, son ciel de suie, ses industries, au son du violoncelle, mélancolique mais belle, celle de Blackened Cities, plus succincte pour le concert, on a posé notre oreille contre le rail (« lay your ear to the rail »), peut-être pour espérer la venue d'un train et ainsi, la quitter. « Nonnarina, Il vento, Now is narrow, Mi recordo di te, Alba (18 minutes quand même !),… » pour un concert en 3 parties. On a apprécié sa musique, sa voix sans excès, sa personne, jusque dans ses remerciements pour un lieu, Marciac, lieu de souvenirs, qui clôturait une tournée éreintante.






Blackened Cities (2016), Lilies (2017)




Il Viaggio (2023) dans un cerisier en fleurs



Musique : The Olivia Tremor Control